Nous avons déjà eu l'occasion de constater avec "l'héritier de la tour du roi Ramesanit" à quel point la tradition médiévale du tarot découle de l'Egypte ancienne. C'est assez connu depuis le 18e siècle en particulier avec les travaux de Court de Gebelin. (Au passage, il convient de prononcer "Guebelin" pour éviter de se fâcher avec lui ! Imaginons qu'il descende du dieu Geb et songeons que ce n'est pas par hasard qu'il inventa et introduisit le mot "guttural" !)
Appelé parfois "l'arcane sans numéro" ou "le fou", le mat est une sorte de vagabond ou de "juif errant" et certains aspects du symbole ont stimulé l'imagination.
Les vêtements déchirés et le balluchon attaché au bâton en ont fait parfois un exhibitioniste...
D'autres ont transformé son nom, "le mat", en "amlet" (Hamlet), le personnage de Shakespeare-Bacon qui se réfugie dans une certaine folie pour libérer ou se libérer de certains secrets...
Il s'agit donc d'un personnage de transition qui exprime un changement de monde, le passage à un plan supérieur dans lequel le personnage repart à zéro.
Sur le plan qu'il quitte, sans se soucier du qu'en-dira-t-on, c'est une sorte de mort, un "échec et mat" exprimant le persan "shah mat": le roi est mort.
Mais le personnage n'est pas anihilé, il a simplement trouvé suffisemment de force en lui pour amorcer un cheminement sur un plan supérieur qu'il ne connait pas encore.
Il est intéressant de creuser l'utilisation du symbole égyptien correspondant avec les 3 mots suivants.
Le mot du haut se lit "S","MN","N","A" (semena) et notre vagabond ne se prononce pas, il sert de déterminatif. Il exprime l'émissaire ou l'agent envoyé par un prince étranger.
Le mot suivant se lit "Sch","MA","A","M","OU" (shmaamou). C'est un pluriel (il y a un "OU" final et le pluriel est confimé par les 3 traits sous le déterminatif de l'homme). Il s'agit logiquement d'un groupe de nomades étrangers.
Le dernier mot se lit donc "schmaa", c'est donc un vagabond, un étranger, comme l'indique le déterminatif sethien des dunes du désert. Mais il lui est associé parfois un sens figuré, celui d'un esprit errant, immatériel et porteur de maladies...