Le manque de confiance en soi et l'ignorance engendrent la peur de l'autre et fait considérer l'inconnu comme un loup.
C'est ce qui faisait dire à Plaute, 200 ans avant JC: l'homme est un loup pour l'homme, sauf pour celui qui sait quel homme vient (Homo homini lupus Est, homo non, Qualis sit non novis quom). La formule, l'homme est un loup pour l'homme (Homo homini lupus) sera retenue et reprise de nombreuses fois.
Mais Pline le Jeune (100 ans avant JC) introduisait un éclairage plus inspiré: Pour un homme, celui qui l'aide est un dieu (Deus est homo homini a quo juvatur).
Mais dans la transmission de la Tradition, nos interactions avec le monde extérieur sont comprises comme une nécessaire réaction en miroir de ce que nous vivons intérieurement. Dans l'épitre de l'Agapè on trouve la formulation: "maintenant nous voyons dans un miroir, en énigme, mais nous nous verrons face à face".
Cette compréhension de l'extérieur comme une projection de la perfection infinie se retrouvait déjà chez Lao Tseu (le "vieux maître"), 5 siècles avant JC: "Vous êtes tous parfaits, moi seul suis perfectible".
C'est naturellement cette pensée qui va se retrouver chez les Rosicruciens comme Francis Bacon (1561-1626) qui va affiner discrètement la pensée de Pline le Jeune, pour l'opposer à la pensée plus vulgaire de Plaute: "Juger que l'homme soit dieu pour l'homme et pas un loup". (Iustitiae debetur quod homo homini sit deus non lupus).
Une manière de faire que l'on va retrouver également chez Spinoza (1632-1677) que l'on considère souvent comme un rosicrucien: "l'homme est dieu pour l'homme" (Homo homini deus). C'est un raccourci, mais ce n'est pas une approche marxiste qui pourrait laisser entendre que l'homme soit prédisposé à être inféodé par l'homme!
Suite à un souhait de Holic "Une question sur Bacon"
(image tirée de ce site)