À Héliopolis, un jeune scribe nommé Remyt-Rê, était formé aux hiéroglyphes, à la connaissance royale du calendrier de la crue et au savoir des étoiles: les cycles stellaires.
Mais il défiait son Ouab, le prêtre enseignant nommé Kaneb...
- Kaneb, j’ai étudié tes papyrus, et je t'affirme qu'ils sont écrits en contradiction avec Seshat! Tes textes sont pleins d’erreurs, mais tu persistes et refuses d'admettre que je discerne mieux qu’eux !
Kaneb, las de l’arrogance de Remyt-Rê et de son attachement aveugle aux écrits, l’emmena près d’un obélisque dont l’ombre tremblait sous une brise légère. Il dit :
- Devant ce témoignage d'Osiris, parle à Rê de ta clarté!
Remyt-Rê, serrant son calame cria vers le ciel :
- Je suis Remyt-Rê, plus lucide que les papyrus de Kaneb!
Sa voix ricocha sur l’obélisque, un écho brouillé : Remyt-Rê… Remyt-Rê… Remyt-Rê... lucide… lucide… lucide... Kaneb... Kaneb... Kaneb...
Mais le vent de Shou siffla, et dispersa l’écho comme un souffle moqueur, et le sable frémit sous les pieds de Remyt-Rê.
Kaneb, les yeux tournés vers l’horizon, dit enfin :
- Seshat laisse graver les scribes et elle fige leurs écrits. Les papyrus que tu vénères sont des ombres mortes. Si tu veux accéder à la Connaissance de Sia et contribuer à tisser son tapis, écoute Shou dans l’air qui passe. Lui seul corrige ce que les scribes ont trahi.
Kaneb s’éloigna et s'en retourna au temple, laissant Remyt-Rê seul. Le jeune scribe, troublé par le vent qui effleurait son visage, lâcha son calame. Pour la première fois de sa vie, il se demanda si les erreurs qu’il reprochait à Kaneb n’étaient pas celles des textes qu’il avait crus infaillibles.
Anglais : an Egyptian tale...
Allemand : eine ägyptische Erzählung...
Espagnol : un cuento egipcio...
Italien : un racconto egiziano...
Portugais : um conto egípcio...
Grec : ένας αιγυπτιακός μύθος...