Isabel de la Cruz évoquée dans un précédent message, était la "mater" d'un petit groupe ou elle prônait le dejamiento, un terme difficile à comprendre, même pour les espagnols...
Pour un rosicrucien ce serait une harmonisation poussée avec la Loi Cosmique au point de parvenir à un oubli de soi...
Mais il était difficile d'expliquer à des profanes moins avancés un chemin de perfection décrit avec des mots simples comme l'abandon absolu à la volonté et à l'amour de Dieu...
Le premier effet fut une coupure avec sa famille qu'elle quitta pour poursuivre sa quête et prodiguer son enseignement dans le milieu des franciscains et des clarisses de Guadalajara la ville au cœur de l'Espagne qu'elle habitait.
Mais ce qu'elle enseignait était trop révolutionnaire pour une servante du groupe, trop conditionnée par la religion et qui n'était pas assez avancée pour voir nier l'existence de l'enfer, contester l'intérêt de partager la souffrance de la passion christique, ridiculiser le concept de la pénitence, et remettre en question l'acquisition d'une bonne conscience par des œuvres charitables...
Bref le 13 mai 1519, cette servante, Mari Núñez dénonça Isabel de la Cruz au Tribunal de l'Inquisition...
Le tribunal l'interrogea et classe l'affaire...
Isabel ne tint pas compte de l'avertissement sans frais de son être intérieur, ce que les mystiques rosicruciens contemporains nomment parfois le message du J-1...
Tout au contraire son activité, auparavant discrète, se développa extérieurement d'une manière croissante jusqu'à enseigner des professeurs de la magnifique Université madrilène d'Alcala de Hénares (voir photo).
Ceux-ci lui attribuèrent davantage d'autorité qu'à Saint Paul et donnèrent à Isabel le titre de Madre de Alumbrados...