Les critiques habituelles du mouvement mystique picard des guérinets au 17e siècle, qui a occupé le Bistrot longtemps, reprochaient leur possible connexion avec les allumbrados espagnols...
Et qui s'intéresse aux allumbrados (littéralement les enflammeurs) subit d'autorité l'influence de l'historien Menendez Pelayo qui, à la fin du 19e siècle, publia son Histoire des Hétérodoxes Espagnols et les mentionna comme la pestilencia de los aluminados, la peste des illuminés...
Il convient donc de reprendre l'histoire plus en amont. Et si, un personnage se dégage du mouvement, c'est bien celui de la Beata Isabel de la Cruz (1490?-1540?).
Beata était alors le nom attribué à certaines femmes mystiques...
Mais la Beata fut toutefois emprisonnée pour ses idées par le redoutable "Tribunal del Santo Oficio de la Inquisición" (le Tribunal du Saint-Office de l'Inquisition) évoqué par la silhouette ci-dessus.
Pelayo qui a choisi son camp, mentionnait à son sujet un pseudo-mysticisme énervant et maladif, mais des Habitués du Bistrot apprécieront qu'Isabel de la Cruz, lors de son procès vers 1524, reprochait à l'évêque local de tenir davantage à l'édification des consciences qu'à leur gré...
En clair, refuser les conditionnements ! Que voilà une idée typiquement rosicrucienne qui surgit à chaque expression de la Rose+Croix.
Lorsque la lumière initiale d'une résurgence rosicrucienne ne brille plus, le semi-rosicrucianisme apparaît et les principes sont alors enseignés comme des dogmes, puis vient l'heure du pseudo-rosicrucianisme et les dogmes sont adaptés au service de l'égrégore du mouvement qui peut devenir alors une secte ou une religion.
Rien n'est nouveau sous le soleil !
suite: J-1 pour Isabel de la Cruz