En mai 1918 Harvey Spencer Lewis se trouve dans les paysages verdoyants de Caroline du Sud...
En ce matin de dimanche dans le sud ensoleillé de notre pays ou je me retrouve pour une semaine, je dois m'entretenir avec ceux qui ont aussi trouvé cette Lumière que j'ai trouvé en moi...
Et, laissant mon regard errer à l’extérieur sur le paysage de la Caroline, pour la première fois de ma vie, je réalise le rare privilège de cette traversée du continent en laissant s'écouler le temps de quelques jours dans la Californie ensoleillée ou en visitant beaucoup d’autres endroits attrayants et intéressants de mon pays.
C'est surement un événement de ma vie profondément apprécié dont je me souviendrai toujours.
Deux voyages semblables se sont produits dans ma vie. Le premier en Europe, au cours de l’année 1909, et celui-ci, qui commence juste. L'aide financière des autres l'ont rendu possible sans coût personnel excepté celui du service.
Cela me conduit à une profonde réflexion sur cette loi qui s'accomplit de bien des manières dans ma vie.
Mon voyage en Europe avait pour but de rendre un service inhabituel, pas tout à fait égoïste et comportant des aspects humanitaires. Ma mission était rémunérée, selon les lois, comme un employé au service d'un autre.
Dans mon voyage présent, ce n'est plus en situation d’employé, mais comme chef exécutif, avec d’autres à mon service, mais je suis toujours le serviteur d’un grand nombre et j’ai trouvé nécessaire d’interrompre les réjouissances du foyer et les devoirs normalement nécessaire de mon travail, pour me dévouer quatre ou cinq semaines pour voyager, et rendre service à des milliers de personnes, plutôt qu’à une seule.
Au cours des neuf dernières années j'ai toujours eu l'impression que j'étais né pour servir les autres, tout comme mon vieil ami l'astrologue, Henry Waterhouse, me l'avait prédit il y a dix ans après une étude approfondie de mon thème natal.
Et, le fait même que neuf ans se soient presque écoulés depuis le début de l'œuvre de ma vie, est significatif.
En juillet de cette année 1918, dans 3 mois, les neuf premières années de mon effort particulier pour l'humanité s'achèveront et bien que toujours trop maigre, le travail accompli pour atteindre le premier point de mon parcours vers ce but ultime qui sera atteint par d'autres au cours des prochaines années, fut un plaisir chargé de souffrances, de sacrifices et de nombreux chagrins.
Pour moi, bien entendu, cette neuvième année est très importante. C'est ma dernière année de préparation exécutive des travaux de l'Ordo Rosae Crucis.
C'est l'année mystique qui entre dans la vie de tous les hommes qui entrent dans le cycle de ce travail.
L'histoire le prouve: les récits de ceux qui ont donné leur vie dans le passé dans le même travail indiquent qu'aucun n'échappe à l'année mystique, la neuvième, le troisième point du troisième voyage autour du Triangle.
Après cette neuvième année vient le cycle de la souffrance et de la crucifixion pour la hardiesse qu’il y a à oser assumer le poids de la Croix.
Pendant neuf ans, la Crucifixion puis, (commençant en juillet 1927) un cycle de 9 ans, de Résurrection, de Régénération et d’Ascension.
Au cours de cette neuvième année de mon travail, les premiers membres, les plus avancés, de la Loge d'origine de l’Ordre ont atteint le 9e degré, le degré qui correspond au principe même qui opère pour mon avancement à la fonction de chef exécutif spirituel de l’Ordre, dès la fin de cette 9e année.
C’est donc l’année et le degré de l'accomplissement de la réalisation exotérique et de la naissance ésotérique.
Ainsi, j’ai saisi cette opportunité me fournissant de nombreuses heures pour penser et écrire, tout en voyageant de ville en ville, pour mettre en forme les lois et les principes fondamentaux sur lesquels les futurs chefs exécutifs de l’Ordo Rosae Crucis pourront baser leur travail et leurs projets, afin que l’Ordre lui-même ne puisse jamais perdre les traditions qui constituent son pouvoir héréditaire, sa personnalité ou sa conception véritablement divine et spirituelle.