Avec une grande simplicité, Harvey Spencer Lewis nous partage son éveil mystique entre 12 et 14 ans:
Lentement, dès que je pris conscience en moi de "l’Être", à l'âge de douze à treize ans, j'ai connu intensément de ces choses qui ne semblaient produire que peu, sinon aucune, impression sur les autres.
Les choses pures, le nobles choses, les choses sacrées de la vie m’affectaient parfois si profondément que je tombais dans une période de méditation qui provoquait en moi des heures de pleurs et certains jours une tristesse aussi douce qu'insondable.
Je me trouvais aussi capable de prophéties, sans en avoir l'intention et même sans savoir à l'époque que c'était le cas et que ça s'avérerait plus tard des prédictions correctes.
Cela amusait le garçon que j'étais, bien que jamais je ne prenais à la légère ou dénigrais la dimension mystique de ces événements.
Il me semblait d'abord que mes déclarations prophétiques provenaient de mes rapides et logiques raisonnements, une combinaison de dons très rares chez un jeune homme, ce que je n'appréciais pas grandement alors.
Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi les autres ne pouvaient pas faire les mêmes prophéties, ou capter comme moi le cours du développement des choses à venir.
Aujourd’hui encore, je me trouve impatient face aux raisonnements indigents et illogiques de ceux qui pourraient ou devraient mieux faire. Je suis incapable de comprendre pourquoi tant n'anticipent pas des résultats qui semblent logiques à partir de leurs prémisses.
Mais, depuis l'enfance, les années passent et je suis parvenu à comprendre le grand et sérieux problème de ma quatorzième année.
Cette année là, un fait m'illumina: aux moments où je pensais que mes pensées objectives ou conscientes présentaient des éléments prophétiques ou mystiques, ce n'était pas ma propre pensée mais celle d'un autre moi ou d'une autre personnalité en moi ou en contact mental permanent avec moi.