Alors que le nouveau livre sur "le Village du Diable", pour la première fois en français, doit parvenir les jours prochains chez les premiers Habitués du Bistrot qui ont tenu à le commander, c'est l'occasion de revenir sur la fameuse fresque de Montpellier à laquelle semble conduire la gravure que Spencer Lewis a mis en exergue de son texte.
En effet, elle est signée Raoul Bussy au sujet duquel le Bistrot affirmait: "il appartient à une famille d'artistes".
En effet, il existe un Albert Simon Aimé Bussy (1870-1954), peintre et pastelliste, mais internet est muet au sujet de ce Raoul Bussy qui n'est pas le photographe contemporain du même nom...
Mais une anomalie surgit... Tout d'abord une municipalité ne confie pas à un inconnu la réalisation d'une telle fresque... Et une telle fresque ne peut être l'œuvre d'un total inconnu...
En revanche il est vraisemblable que l'artiste se retrouve dans un environnement commun à la Municipalité, à Charles Bordes qui créa l'école de musique (la Schola Cantorum) en 1905, et enfin au peintre Albert Simon Bussy...
La piste se dirige alors sur un pseudonyme collectif de ce Bussy et d'un ami à lui dans la mouvance de Charles Bordes et céramiste... et l'on découvre alors Georges Rouault (1871-1958)!
Séduisante hypothèse: Rouault et son ami Bussy auraient pu créer une œuvre anonyme collective en signant Raoul Bussy... Raoul est si prés de Rouault.
Cela devient passionnant quand nous découvrons que ce Rouault fréquente non seulement Bordes, mais aussi Emma Calvet et Péladan...
Rouault expose régulièrement aux Salons de la Rose+Croix... et il connait même Gauguin qui a exposé à Philadelphie...
Tout cela est instructif, car c'est en réalité une complète fausse piste!
Relisons la signature... Elle ne faisait pas référence à un Raoul Bussy mais à un nommé Raoul Dussol, un artiste local installé 10 rue du Plan d'Agde à 200m du Palais d'Aragon.
C'est notre homme... Il reprit la vieille faïencerie du 18e siècle et relança les faïences à l'ancienne de Montpellier...
(à suivre...)