Tout part d'une recherche sur les origines rosicruciennes du Grade de Chevalier Rose+Croix que l'on retrouve dans la Franc-Maçonnerie, par exemple au 18e degré du REAA.

Mais ces grades maçonniques présentent une influence jésuitique manifeste qui ne satisfait pas ceux qui cherchent des traces antérieures du rosicrucianisme.

D'où notre intérêt pour 3 petits manuscrits que sont le Rituel des Chevaliers Rose+Croix de l'Aigle Noir, et ses Grades suivants de Grand Commandeur et de Grand Prieur qui pourraient, eux aussi, faire l'objet d'un prochain petit ouvrage comme "La Transmission Rose+Croix du Cénacle de Tübingen" qui commence à arriver dans les boîtes aux lettres!

Parmi les 3, le Grade intermédiaire de Grand Commandeur est fortement influencé par l'alchimie et nous conduit sur la piste du Dragon Roux...

Le manuscrit donne une petite clef cachée en précisant que ce Dragon Roux est "ibr:.".

Que signifie "ibr:."? A l'évidence cela sort des abréviations assez connues, tout en sachant, comme nous rappelle l'alchimiste D.C., qu'il peut encore y avoir des sens multiples. C'est vrai, et ils échappent d'autant plus lorsque l'on estime avoir trouvé (Un verre n'est utile que s'il est vide!).

Mais il faudrait commencer par en trouver au moins un!

Comme il n'y a pas de mot français commençant par "ibr", il peut s'agir d'une abréviation avec I pour Ignis, le feu, et R pour rubeus, rouge... Mais ce feu rouge sent la fausse piste: il nous faut creuser le Dragon Roux...

Nous arrivons à cette 3e clef de Basile Valentin qui est sensée expliquer le Dragon Roux en nous montrant à l'arrière plan un regard dévorant un coq, alors qu'il est lui même attaqué par un autre coq...

Le coq, gallus en latin, est un symbole solaire, il chante lorsque le soleil se lève, mais il a 2 pattes sur terre. Gal exprime le soleil incarné, l'or, la Pierre d'Or, la Pierre Philosophale. En hébreu Gal (גַּל) est un tas de pierre, une source...

Le rusé renard est l'eau régale, composée d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique, c'est le seul mélange capable de dissoudre l'or.

L'or dissoute dans l'eau régale est "le sang du dragon roux"...

Le phénomène réversible permet, en faisant précipiter le sang du dragon, de faire réapparaître l'or. Cette astuce médiévale permettait aux alchimistes de montrer l'étendue de leur pouvoir.

L'Eau Régale est ainsi une eau digne des rois, une eau royale, et on s'amusera à retrouver dans ce régal Re pour le renard et Gal pour le coq...

La clef cherchée n'est pas loin: le Dragon Roux apparaît comme une hybridation du renard et du coq, et ce terme en latin médiéval était ibrida...

Et cela conduit à ibrizum, écrit parfois aubrizum, qui est un ancien nom pour l'or rouge et l'ami alchimiste Pierre Alexandre Nicolas se fait un plaisir de compléter:

L'eau Régale est utilisée pour obtenir la Chaux d'Or et ouvrir l'or... C'est le même procédé que celui qui est présenté dans le livre de Mérelle! Le Sel de Rosée est une sorte de sel nitré qui est surtout très riche en nitre céleste (Azoth) à la période de la Pleine lune de Mars, Avril et Mai... Pour les anciens, ce sel était une concentration de l'Esprit Universel J'ai écrit sur ce procédé dans 2 livres que l'on a chez Alkemia... En tout cas cela semble avoir un lien avec les Frères de la Rosée Cuite... Certainement une racine Rose+Croix en lien avec le Baron Tschoudy. Le tout est de savoir la source de cette alchimie et notamment ces processus sur la Rosée ! Dans mon petit livre sur les manuscrits inédits du cosmopolite (qui est un de ces livres que j'ai écrit en lien avec l'alchimie de la rosée) je donnais une sorte de filiation entre Alexander Sethon et Mickael Sendziwogius... Il s'avère que ces 2 auteurs furent surnommés les Cosmopolites. Ils eurent un lien évident avec la Rose+Croix naissante et avec Mickaël Maïer... Il y a sans doute là quelque chose à creuser sur la racine de l'Alchimie Rose+Croix et la Rosée Cuite !