Nous sommes à Lyon, sur les hauteurs de la Croix-Rousse.
Et les petits carrés en haut indiquent au touriste, qui gravit la pente, que la visite se poursuit à gauche en montant...
Il convient donc d'avoir un certain état d'esprit pour observer à droite la maçonnerie de pierres rouges qui cache une ancienne ouverture.
Nous entendons déjà certains parler de théorie du complot...
Il s'agit en réalité d'un accès condamné conduisant aux "arêtes de poisson", les "souterrains" en dessous du "clos" de Jean Baptiste Willermoz et qu'il était parvenu à faire "fermer par la ville", pour se les "réserver", si l'on en croit l'acte de vente.
Mais revenons à la photo.
N'est-ce pas un symbole de l'ésotérisme que de s'ouvrir à l'idée de chercher ailleurs et autrement que ce que la doxa des bien-pensants nous invite à faire?
"Quand tout le monde pense comme moi je devrais commencer à m'inquiéter..."
Dans le rosicrucianisme lewissien, après un "Premier Degré Néophyte" consacré à la sincérité et un deuxième degré consacré à l'écoute des signes, le 3e degré, celui de l'action invite à découvrir par le travail personnel ce qui est caché à la multitude.
Dans la Franc-Maçonnerie, l'information circule qu'au début du 18e siècle, après le grade des Apprentis et celui des Compagnons, celui de Maître n'existait pas initialement et s'est vraisemblablement créé artificiellement par la volonté d'anciens maîtres de loge de se réunir.
Dans les traditions authentiques japonaises, l'automaticité de l'obtention du Shinpiden, le fameux 3e degré (神秘伝 = "degré mystérieux", souvent traduit abusivement par degré de maître) ne peut être revendiquée et celui qui prétend le transmettre aux autres ne fait que révéler aux initiés qu'il ne le détient pas... (Chacun reconnaîtra la formule: "ceux qui parlent ne savent pas, ceux qui savent ne parlent pas"...)
Dans le martinisme papusien, créé par le célèbre occultiste après avoir bénéficié de certains documents de Willermoz (voir la malle de Steel-Maret), après le 2e degré, "le degré mystique", l'étudiant devient "Supérieur Inconnu". Mais les Habitués ont compris qu'il ne se décerne pas automatiquement un brevet de "Supérieur Inconnu", et surtout pour pratiquer des invocations théurgiques! Jusqu'à nouvel ordre, la théurgie n'appartient qu'à la magie blanche alors qu'il s'agit pour le chercheur sincère de n'être qu'un modeste canal permettant à la Haute Magie Cosmique de s'exprimer.
Autre petit clin d'œil de Willermoz: il insiste dans ses initiations sur l'étude indispensable des mystères de l'Art Royal (la véritable alchimie qui n'a rien à voir avec le verbe du gecko)...
Or ceux qui savent que l'œuvre au rouge succède à l'œuvre au blanc, remarqueront forcément que c'est le "Mystique" qui porte un baudrier rouge, tandis que le "Supérieur Inconnu" en arbore un blanc!