En 1598, Henri IV, sous influence rosicrucienne, cherchait à unir le peuple à son "panache blanc". Il promulgua l'Edit de Nantes qui visait à placer les calvinistes au niveau des catholiques.
Cet édit "perpétuel et irrévocable" était scellé avec la cire verte des édits fondamentaux destinés à marquer l'histoire pour leur liberté, leur tolérance et leur sagesse.
Mauvais signe: depuis, le sceau (que l'on voit ci-dessus) a mal vieilli en devenant brun...
Bien que les huguenots eussent apprécié davantage encore d'égalité, ils s'en contentèrent, mais les catholiques majoritaires et dominants se sentaient si frustrés par la reconnaissance de la "religion prétendue réformée" qu'ils n'eurent de cesse d'intriguer pour sa révocation.
Et rien ne fut fait pour que l'opinion catholique populaire cesse d'évoquer la haine en parlant des huguenots...
Déjà, une lettre Théodore de Bèze en 1560 décrivait cette situation: "L'exaspération était au comble, le peuple fanatisé croyait aux génies, aux farfadets, aux revenants. Il avait mis en pratique des croyances populaires sur le roi Hugon."
Après quelques violations comme le siège de la cité protestante de La Rochelle (1627-28) sous Louis XIII, la Révocation de l'Edit de Nantes surgit en 1685 (soit 87 ans après sa promulgation) par la faiblesse de Louis XIV.
Ce fut naturellement pour le monde civilisé un acte choquant et méprisable, mais était-ce évitable?
Au 18e siècle dans l'Encyclopédie, Diderot écrivait: "Louis XIV, en persécutant les protestants, a privé son royaume de près d'un million d'hommes industrieux."
Toujours est-il qu'il fut ordonné des dragonnades au cours desquelles des soldats vicieux défilèrent l'épée levée dans les villes et les villages avec des formules du style "devient catholique ou meurt..."
Et effectivement c'est 5% de la population française (alors de 20 millions d'habitants) qui, pour ne pas mourir, chercha refuge vers les pays voisins ou vers l'Amérique...