Cette planche du 13e siècle évoque une problématique piégeuse...
La scène se passe sous la lune, c'est à dire dans le monde de la nuit.
Au sein des flammes, deux personnalités semblent liées, l'une serpentine tient une épée dans sa gueule suggérant le pouvoir du feu que l'on attribue aux salamandres et l'autre léonine semble régner sur son monde avec une tiare papale.
Ses ailes montrent que son désir de règne s'étant également au monde astral.
Divers détails, comme par exemple la forme des oreilles, ou l'inclinaison de la tiare papale nous montrent que rien n'est dirigé vers le haut et la recherche spirituelle.
Il semble que les deux entités, le lion et le serpent sont liées et que le serpent constitue en réalité la queue du lion et justifie l'idée de "pacte des salamandres".
En clair, ce chercheur qui ambitionne une maîtrise alchimique du feu ne sait pas qu'il s'est égaré...
Certes, il a compris qu'il serait profitable de savoir transformer un feu vulgaire en feu magique doté de fabuleuses propriétés purificatrices et d'effets transmutatoires, mais il n'est pas assez avancé pour y parvenir car il ignore tout d'une véritable recherche de connexion cosmique.
Il persiste en espérant bénéficier un jour de ce qu'il appelle le "don de dieu".
En réalité, son égo s'est trompé en pensant parvenir à ses fins en s'associant aux "esprits du feu": les salamandres.
Comme son égo insupporterait son environnement, il serait prêt à aller jusqu'à utiliser des techniques manipulatoires pour vampiriser son entourage... Heureusement cela ne nous regarde pas!
Cette fréquentation des salamandres est bien partie pour durer quelques vies...
La gravure nous fait bien sentir que ce n'est pas la peine d'envisager une sortie...
N'y pensons même pas!