Vers la fin du 19e siècle, un chercheur anglais se trouva autorisé à visiter, à Knepworth au Nord de Londres, la bibliothèque du célèbre auteur Edward Bulwer Lytton (1803-1876).
Remarquant le titre d'un livre de 1850 de Mary-Anne Atwood (1817-1910): "A Suggestive Inquery into the Hermetic Mystery" (une enquête suggestive dans les mystères hermétiques) et sans doute intrigué par le terme "suggestive" il saisit l'ouvrage et l'ouvrit.
Il constata immédiatement l'existence d'une annonce du Times, écrite curieusement en latin, qu'un ancien propriétaire du livre avait découpée et collée sur la page de garde.
C'était quelque chose comme : "Hoc manus fraterno Rosae+Crucis cadere"...
(Un brillant latiniste du Bistrot nous fera peut-être l'honneur et le plaisir d'affiner conjuguaison et déclinaisons...)
Notre chercheur déchiffra immédiatement: "Si ceci échoit entre les mains d'un frère de la Rose+Croix..."
Le message s'adressait également aux "explorateurs de la transmutation alchimique" et il était signé FRC (Frater Rosae Crucis).
Il comportait une invitation à contacter un nommé Bellamy par le biais du bureau de poste de Schaftsbury dans le Dorset à 200km.
L'inscription datait, mais le chercheur écrivit, et comme il ne recevait pas de réponse, il insista même en écrivant une nouvelle fois.
Le temps s'écoula, mais un soir alors qu'il rentrait chez lui, son épouse l'informa de la visite d'un inconnu.
C'était un homme de la campagne, à la fois grave et sympathique, qui lui avait déclaré qu'il n'était que de passage, vu qu'il partait le lendemain pour un long voyage autour du monde...
Il lui avait précisé: -"Votre mari appréciera que je sois venu et pour qu'il comprenne vous lui décrirez ceci".
Écartant son col, il lui montra, attachée à une lourde chaîne composée de gros anneaux d'un or mat, une grande croix d'un émail rose, incrustée de diamants gros comme des pois.
Il n'y avait pas de rose rouge mais un serpent en émail bleu gravissait la branche inférieure de la croix.