Le sénevé, du latin sinapi (la moutarde) a donné les sinapismes de nos grand-mères qui servaient à décongestionner les voies respiratoires...
C'est une petite graine jaunâtre connue des chrétiens par ce passage de l'évangile que nous lisons dans ce vieux recueil de prières datant de 1851:
"Le Royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ et qui croît jusqu'à devenir un grand arbre si bien que les oiseaux du ciel se reposent sur ses branches."
Où placerions nous concrètement ce champ avec le "Royaume des Cieux"?
Sur le cœur par exemple...
Et bien, comme le titre du message l'annonçait, nous pourrions remarquer le processus manipulatoire de magie blanche mis en œuvre.
Au lieu de libérer son cœur de toutes charges comme le voudrait la Haute Magie, le fidèle y visualise un arbre avec des oiseaux, en clair: un égrégore avec des entités...
Cela mérite réflexion.
D'ailleurs il vaudrait peut-être mieux éviter de se mettre de la moutarde sur le cœur; elle pourrait monter au nez...
Et d'une manière générale un centrage de notre attention bienveillante sur le cœur ne serait-il pas à éviter? Sait-on jamais ce que nous pourrions y mettre avec la meilleure volonté du monde?
Au lieu du grain de sénevé, certaines y placent beth-el, la maison dieu, ou la lettre germe iod, d'autres un tabernacle, certains un mouton, ou un bélier, voire un bœuf, d'autres un scarabée, parfois l'Atma hindou, d'autres enfin la Jérusalem Céleste qu'une sympathisante du Bistrot qui se reconnaîtra se représentait sous la forme du château de Monségur...
Mais revenons à un vieux sujet du Bistrot: l'ancien Hymne Rosicrucien de la résurgence lewissienne.
Le Bistrot avait raconté son origine dans l'Irène, le bateau qui conduisait en 1735 vers le nouveau monde les frères Wesley et une communauté rosicrucienne "l'Unitas Fratrum" d'origine morave qui joua un rôle important dans la première résurgence rosicrucienne en Amérique.
Détail intéressant: avec le départ des "frères unis" en Amérique, la mouvance rosicrucienne morave n'a pas totalement disparu des radars...
L'historien François Thimoléon Bègue Clavel (1798-1852) atteste qu'en 1739, il s'organisa une confrérie de frères moraves dans un ordre de religieux-francs-maçons:
Ils portaient pour bijou une bague d'or sur laquelle était gravée cette devise; "aucun de nous ne vit pour soi-même".
Ils portaient aussi, suspendue à un ruban vert, une plante de sénevé sur une croix d'or, avec ces mots:
"Qu'était-elle auparavant? Rien."
Et ils prirent le nom d'Ordre de la Graine de Sénevé!