La piste assez vague de l'Imperator Falkenstein nous conduit à nous intéresser à l'empereur d'Allemagne Joseph II (1741-1790)...
En effet, l'empereur affectionnait de voyager en voilant précisément son identité sous le nom de Comte de Falkenstein, un des nombreux titres hérités de ses ancêtres.
Pourquoi cela? Faut-il y voir le signe d'une perpétuation d'une tradition rosicrucienne familiale?
De nos jours encore, l'empereur conserve la réputation d'un despote éclairé dont la devise personnelle naturellement incomprise était vraisemblablement inspirée de Cicéron:
UNIVERSO POPULO NEQUE POPULI
"Tout pour le peuple, rien du peuple",
Cette pensée de tout faire pour son peuple mais sans rien attendre de lui, n'a t-elle pas quelque chose de la formule rosicrucienne: "n'attends rien des autres, même en cas de suprême besoin"?
Sa pensée fut appelée le "josephisme", une sorte de révolution insufflée par en haut, mais que le bas peine à comprendre...
Sa sobriété de vie fit dire de lui que "sa toilette, est celle d'un soldat; sa garde-robe, celle d'un sous-lieutenant; sa récréation est le travail et sa vie est un mouvement perpétuel."
Il mourut à 49 ans sans descendance et le roi de Prusse lui succéda. Le portrait ci-dessus doit faire partie de ceux que précisément le Roi de Prusse avait placé dans chaque pièce de son palais, en déclarant avec humour:
- "Comme l'empereur est un homme qui se déplace beaucoup, il faut toujours avoir l'œil dessus"...
L'histoire raconte une curieuse coïncidence intuitive que vécu notre personnage:
Parmi ses nombreux voyages, à Paris, Lyon etc, il se retrouva à Rome en 1769, à la mort du pape Clément XIII.
Fuyant les Cardinaux richement vêtus, et toujours sous son incognito de Falkenstein, il sympathisa avec un prêtre vêtu d'une simple bure qui lui avait déclaré:
- "Mon nom est Ganganelli, je suis un pauvre religieux portant l’habit de saint François".
Le lendemain ce Ganganelli allait devenir pape sous le nom de Clément XIV...