Il existe 2 célèbres textes consacrés au même thème du comportement face à la destruction de nos œuvres. Ces deux textes conduisant à des états différents...
Le premier est de Rudyard Kipling (version complète en bas de page)
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, (...)
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
Et le second est de François d'Assise (voir la version diffusée par le Bistrot)
Quand, trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, nous frapperons à la porte où nous sommes attendus et que celui qui nous ouvrira, viendra en colère nous dire: "Qui êtes-vous?" et que nous lui répondrons: "Nous sommes vos frères" et qu'il dira: "Vous ne dites pas vrai, vous êtes des charlatans qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres, retirez vous" (...)
si tout cela nous le supportons patiemment en étant conscients de notre cheminement, en pensant à ce qu'il convient parfois d'être prêt à endurer pour l'amour de notre Être, écris mon frère qu'en cela est la "Perfetta Letizia".
Chacun ne ressentira pas forcément les nuances entre ces deux textes...
Quelques Habitués du Bistrot apprécieront que l'un de ces deux textes conduit à se maçonner volontairement un "super égo", tandis que l'autre conduit seulement à éprouver un certain état sans prétendre se l'approprier définitivement !
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Texte intégral de Kipling (Traduction de l'anglais "IF" par André Maurois)
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaitre,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maitre,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.