"Je commande" était le titre d'un message de Spencer Lewis publié dans "Le Triangle" en 1923...
Naturellement, il faisait référence à la promesse que l'Ordre Invisible fait à ses initiés commençant par "Vous apprendrez à commander la nature entière..." et qui est naturellement perpétuée au cours des âges dans tous les égrégores rosicruciens.
Par exemple, avant que Spencer Lewis ne l'introduise au sein de l'Initiation au Premier Degré du Temple, elle était déjà connue sous le nom de "Promesse de Gabalis", faisant référence au rosicrucianisme du 17e siècle.
Le Bistrot ne révèle donc rien qui ne soit déjà connu: il est évident que la sincérité, qui pousse le chercheur rosicrucien à étudier et à s'éloigner des croyances et des égrégores, le met tôt ou tard en relation avec des Frères Aînés qui leur tendent une main, forcément invisible du monde profane.
Ces Aînés, à toutes les époques, furent et sont encore capables de transmettre les syntonisations rosicruciennes qui permettront à leurs Initiés d'entrer dans la cour des grands et de stimuler le "bout de Shou" qui sommeille en eux...
Et oui, souvenons-nous de cet aspect de l'ésotérisme héliopolitain: Shou, c'est le père de la Terre (Geb) et du Ciel (Nout) lesquels sont nés enlacés, mais Shou doit les maintenir séparés pour permettre l'évolution des humains...
Naturellement cette syntonie rosicrucienne passe par des étapes précises et incontournables...
Spencer Lewis transmettait cela dans la fameuse "2e monographie du premier degré du Temple", la vraie qui n'a encore jamais été communiquée aux rosicruciens français, et ce n'est, bien sûr, pas par hasard...
Le Bistrot tente de la reconstituer ici !
Que pouvons nous dire ici de ces étapes dans une première approche?
D'abord, parlons du déclanchement: pour que la promesse de l'Ordre Invisible corresponde à quelque chose, l'initié a d'abord une promesse à faire et à tenir lui aussi...
Naturellement, il s'agit d'une promesse intérieure qui est, elle aussi, à reconstituer.
Serait-ce ce que l'on nomme parfois la fameuse "Supplique du Postulant" (encore quelque chose à reconstituer...)?
Cette appelation traduit l'humilité de celui qui doit faire savoir sur terre qu'il a pris conscience qu'il sait que quelque chose de légitime l'attend et qu'il est prêt à passer les tests qui révèleront sa pureté psychique, ou si l'on veut, la sincérité de son âme, et il demande donc à entrer en contact d'un "Frère Aîné" ou, plus simplement, de la personne incarnée déléguée, laquelle généralement l'attend discrètement et inlassablement, pour lui transmettre ce qu'il pressent mais qu'il n'a pas encore...
Là aussi, dans la vraie vie, les Maîtres invisibles délégués à cet effet resteront à l'écart, tant que l'égo du demandeur, en imposant des idées arrêtées et en étant persuadé que le Maître qui se manifestera correspondra à certains critères égotiques prédéfinis par ses croyances, tiendra à distance les envoyés d'En-Haut...
Ensuite, il se passe quelque chose de nouveau et d'inhabituel qui dépasse les habitudes du demandeur, même si sa quête rosicrucienne a duré plusieurs dizaines d'années et s'est traduite par la présence d'un Maître Intérieur dont la petite voix a pris en lui la place de la grosse voix de son premier égo...
En effet le Maître Intérieur n'est pas compétent pour donner des conseils à la conscience qui veut "tendre la main à une force inconnue"...
Enfin la tradition lewissienne devait transmettre d'une manière concrète, mais discrète que l'égrégore d'une organisation, si respectable soit-elle, et si utile soit-elle, se trouve dans l'incapacité de faire passer une Initiation Majeure, comme celle qui est suggérée par la formation assurée par l'initiation mineure et que le futur Initié appelle de ses vœux...
Eh oui, de même qu'il convient de mettre le holà lorsqu'il y a des abus, il convient de ne pas casser le travail d'étude et les formations en cours...
Le processus est donc transmis par une formule laconique qui conduit les initiés perplexes, du Premier Degré des Temples lewissiens, à s'interroger: "ce fut une période très dure pour la fraternité", et "les membres du temple proche pleuraient"...
Eh oui, lorsqu'un "Frère" ou un "Sœur" est sincère et progresse considérablement, son niveau vibratoire s'élève et l'éloigne de l'égrégore auquel sa formation l'a attaché, et cela crée naturellement des "tiraillements"...