Voici un poême un peu tristounet écrit par Sâr Hiéronymus (Emil Dantinne 1884-1969), considéré en son temps comme Imperator européen de la Rose+Croix bénéficiant d'une reconnaissance de Péladan et d'un héritage pythagoricien.
Il exprime sa désespérance comme enfant solitaire cherchant amour et réconfort, souffrant d'un manque de compassion et se heurtant aux obstacles et aux déceptions.
Mais heureusement il finit par trouver réconfort dans la musique et la nature qui l'entourent et dans sa solitude, ses expériences surmontées dans les vies passées lui permettent à présent d'affronter les épreuves.
Chanson Naïve, par Sâr Hieronymus
Je suis l'enfant qui pleure et qui se désespère !
Il me fallait un peu de l'amour sur ma vie,
Il me fallait un peu de douceur sur ma vie,
Un regard de pitié ou un baiser de mère.
J'attendais comme si quelqu'un allait venir,
J'écoutais les chansons que disent les fontaines,
Personne n'est venu m'apporter le sourire
Si doux à mon cœur las qui ne sait pas la haine.
Je n'ai trouvé que des ronces sur mon chemin,
Des ronces, des épines et le désespoir.
Personne n'a eu pitié des songes éteints,
Aux grands soirs des jadis de conquête et de gloire.
Mon âme a traversé sans force ni vaillance
L'ironique concert des clameurs pharisiennes.
Lys de ma solitude et soirs de mon silence,
Ressuscitez le songe de ma vie ancienne.
Toute parole faible et vaine étant mensonge,
Je me suis esseulé dans le cœur de mon cœur
Et j'ai fermé toutes les portes de mes songes...
Mon âme est triste comme une rose qui meurt.
Comme ces lacs qui boivent les rayons de lune,
Et les parfums derniers et les dernières voix
Des chœurs d'oiseaux, si doux emmi la forêt brune
Que le ciel semble ridé du glis de leurs voix.
Je m'en vais, bercé par cette chanson lointaine,
Douce comme le soir sur les collines d'or.
Des roses s'effeuillent sur les rives sereines,
Le jardin pleure des larmes de sang et d'or.
Et ce son de cloches, qui persiste en mon âme,
Si subtil, avec des sanglots de voix humaines
Que mon cœur las s'accoude et se penche à ses gammes
Pour écouter pleurer cette sœur trop lointaine.
Voici, blanche dans la paix de ma solitude,
La tristesse du passé n'est plus qu'un mensonge
Et je sais, lent et las, le mystique prélude
Enclos dans le sillage des heures de songe.
Dans le sillage d'argent des heures prochaines,
La galère des victoires anciennes vogue
En l'adieu des grèves qui se font plus lointaines
Et des glaives surgis aux gloires analogues.
Anglais: A confession of Sâr Hieronymus.
Allemand: Ein Geständnis von Sâr Hieronymus.
Espagnol: Una confesión de Sâr Hieronymus.
Italien: Una confessione di Sâr Hieronymus.
Portugais: Uma confissão de Sâr Hieronymus.
Grec: Μια εξομολόγηση του Sâr Hieronymus.