Dans ses écrits, Roger Bacon distingue clairement cette Republica Fidelium de l'Eglise Chrétienne.
Mais tout cela est généralement traduit par République des Fidèles par ceux qui ne sont pas en mesure de capter la signification subtile...
En effet Republica est une contraction de res publica, c'est à dire la chose publique, l'intérêt public, l'administration publique.
Et le génitif pluriel fidelium caractérise initialement ceux à qui l'on peut se fier, des amis fidèles, sûrs, loyaux, sincères, des intimes, des confidents, avant de prendre le sens de croyants (chrétiens).
Naturellement les habitués du Bistrot ont déjà compris qu'il s'agit de la fraternité invisible des rosicruciens, celle qui n'a pas pignon sur rue, à laquelle on ne s'affilie pas et dont personne de peut décréter l'appartenance, mais qui, naturellement, se reconnaissent entre eux...
C'était naturellement tout autre chose que l'égrégore de la res publica christiana ou Ecclesia Christiana (l'église chrétienne).
Le pape Clément IV lui demanda d'exprimer ses idées dans un livre et ce fut son Opus Majus.
Mais dix ans après la mort de Clément IV (en 1268) ce fut, pour Roger Bacon, le début des ennuis avec interdiction de promouvoir sa pensée, de diffuser ses livres et emprisonnements...