Chaque jeudi soir, tout au long de l'année 1908 et jusqu'au printemps 1909, j'ai poursuivi mes expériences dans la quiétude du sanctum de ma maison.
Ma maison, je l'avais déplacée dans divers quartiers de la ville depuis 1903, l'année de mon mariage avec ma première épouse en me réjouissant d'une prospère carrière d'artiste.
Mais j'avais toujours réservé pour méditer une pièce, ou la partie d'une pièce, et les belles expériences accomplies m'amenaient souvent à parler de l'utilité voire de la nécessité, d'avoir un petit sanctum chez soi.
Ces séances du jeudi soir m'ont apporté de nombreux éclairages et encouragements.
J'ai découvert progressivement que si une personnalité dominait les conversations et les expériences auxquelles je me livrais si librement, il y avait pour ainsi dire d'autres personnalités en arrière-plan, à qui ma personnalité plus intime s'adressait parfois ou les conduisait à me parler.
J'en suis venu à réaliser que dans la plupart, sinon, dans la totalité des sessions, les pensées de sept maîtres étaient présentes et chacun me parlait parfois.
Chacun avait en matière d'expérience spirituelle une personnalité et des connaissances très distinctes.
Et chacun ne dépassait jamais les limites de la conversation ou de la révélation imposées par la seule personnalité dominante.