Cette photo représente la médaille de Nicolas Delange exposée au médailler du Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Naturellement il n'est pas évident de photographier la face cachée (à droite) sans la courtoisie du conservateur des médailles, François Planet que nous remercions vivement.
L'inscription est attribuée à Jean Tricou (1890-1977), un ancien conservateur des médailles, et dont les travaux épars font encore autorité. Elle fournira certainement une précieuse indication mais il faudra d'abord la déchiffrer...
En revanche, cet extrait adapté du "Voyage Pittoresque et Historique à Lyon" de François-Marie Fortis, paru en 1822 est très accessible et nous révèle des noms qui peuvent constituer pour le moins un cercle extérieur de l'AGLA...
"Au-dessus de la place de l'Antiquaille [nous sommes toujours dans le secteur où le Bistrot localisait un "axe des anges"] était la Maison de l'Angélique célèbre par les souvenirs qui se rattachent à l'histoire des Lettres de Lyon au 16e siècle.
"Le règne de François Ier [né en 1494, roi en 1515, mort en 1547], dit Colonia, fut celui des lettres pour tout le royaume, et particulièrement pour la ville de Lyon.
"Ce monarque y amena et y attira tant de savants de toutes les espèces, et il excita plus que jamais le goût des beaux-arts dans les différents voyages qu’il fut obligé d'y faire, durant toutes les longues guerres d'Italie.
"La cour de ce prince, excitait dans notre ville l'émulation littéraire. On ne vit jamais tant de poètes français et latins de l'un ou l'autre sexe., tant d'auteurs et de traducteurs, versés dans la connaissance des antiquités que sous le règne de François Ier et durant cette vingtaine d’années (autour de 1524), où il fit de si grands séjours à Lyon , avec toute sa cour et celle de la reine [Claude de France] et de la régente [Louise de Savoie].
"Ainsi parurent Louise Labbé, Pernette Duguillet, Clémence de Bourges, et Sibille de Sèves, et beaucoup d'autres qui se rendirent célèbres par leurs écrits et leur beauté.
"A cette époque brillante du commerce de Lyon , les manufactures d`étoffes de soie , la banque et
l'imprimerie avaient concentré d'immenses richesses dans cette ville.
"Une lettre adressée en 1506 à Symphorien Champier, nous apprend qu'il existait à Lyon une société littéraire appelée l'académie de Fourvière.
"Ses exercices furent interrompue par les troubles de la Ligue; mais sous Henri IV, cette académie se réorganisa, et prit dans la suite le nom de l'Angélique qui était celui de la maison de Nicolas Delange, où se tenaient les assemblées.
"Cet illustre magistrat, premier président du parlement de Dombes , et lieutenant-général de la
sénéchaussée de Lyon, était considéré comme le Mécène des gens de lettres.
"Il réunissait dans sa maison un grand nombre d`hommes de lettres dont l`Histoire nous a conservé les noms:
"Balthasar de Villars [le gendre de Nicolas Delange], le poète Vulteus ou Vouté, Humbert de Villeneuve, premier président du parlement de Bourgogne, que Louis XII chargea de négociations importantes auprès des Cantons Suisses et de la république de Venise , et qui fut l'un des magistrats les plus célèbres de France, Hugues Fournier, l'historien Symphorien Champier, célèbre médecin, Gonsalve de Cordoue, médecin de la reine Anne (de Bretagne. Mais il y a certainement là une erreur car Gonsalve de Cordoue n'était pas médecin... [Note du Bistrot]).
"Nous regardions, dit Hugues Fournier, comme une des lumières de notre académie, André Briau, médecin de Louis XII, Maurice Sève, que son goût pour les lettres avait lié d'une amitié intime avec Clément Marot.
"On voyait encore dans cette académie Sébastien Gryphe, si célèbre dans l'art de l'imprimerie qu`il porta à un si haut degré de prospérité.
"Le président Delange avait rassemblé dans ce lieu un grand nombre de monuments de Lyon et d’inscriptions antiques : on s’y réunissait pour disserter sur les lettres et les beaux-arts, et les moyens d’en favoriser les progrès en France et dans toute l'Europe."
(à suivre...)