Cette vieille médaille gravée en 1603 par le sculpteur lyonnais Philippe Laliame nous laisse deviner la barbe blanche et le puissant regard bleu de cet intéressant personnage et seigneur de l'AGLA qu'était Nicolas Delange.
De nos jours la montée Nicolas Delange est fermée de chaque côté par des murs qui empêchent de voir les maisons.
Mais il est facile pour les Habitués de Bistrot d'imaginer qu'au 16e siècle ces murs n'existaient pas et il y avait à leur place des haies naturelles constituées par des églantiers sauvages dont les magnifiques roses laissaient au mois de novembre des baies de cynorhodon.
Les lyonnais venaient alors les récolter.
Les fillettes s'en faisaient ce qu'elles appelaient des "colliers de coriau", mais les baies, patiemment ouvertes, permettaient de dégager une pulpe, 20 fois plus riche qu'une orange en vitamine C, et qui servait à faire des confitures (une part de sucre pour 4 parts de baies...).
Les garçons pour leur part ne manquaient pas de récupérer dans les déchets certains éléments irritants qui servaient à faire du poil à gratter...
Ainsi, chacun comprendra mieux qu'avant d'être la Montée Nicolas Delange ou la Montée des Anges, ce chemin raide portait le nom pittoresque de Montée Gratte-Cul.