Il existe à Lyon sur la colline de Fourvière un vieil axe routier marqué par les anges...
Il commence en bas à gauche sur la carte Google par la "Rue des Anges" puis débouche sur un plateau qui se nommait autrefois "Place des Anges" et qui devint au 19e siècle la "Place de Fourvière" devant la Basilique.
Et de cette place, en se dirigeant à droite de la tour qui ressemble à la tour Eiffel en plus petit, il faut emprunter un chemin très raide et incarrossable qui est d'ailleurs devenu un escalier.
Il descend vers la Saône et fut nommé "Montée des Anges" avant que son nom ne devienne "Montée Nicolas Delange", du nom du riche seigneur qui possédait tout ce secteur au milieu du 16e siècle.

Nicolas Delange, (1525-1606) jurisconsulte et avocat du roi Henri IV à Lyon, est à remarquer pour avoir assumé une grande tolérance vis à vis des protestants.
Nous retenons qu'il portait le même prénom que son père avec ce petit clin d'œil: "l'A de l'ange", qui suggère d'une part de chercher un caractère d'imprimerie "A" majuscule décoré avec un ange, et d'autre part une tradition d'aggeliaforos, un mot grec qui signifie un messager, un être qui agirait comme un ange...
Cela évoquera certainement pour les Habitués du Bistrot une discrète allusion à l'AGLA, d'autant que l'esprit curieux de Nicolas Delange avant de revenir à Lyon quelques années après le passage de Cornélius Agrippa, considéré comme un fondateur de l'AGLA, avait étudié le droit à Padoue non loin de Venise et avait forcément fréquenté les imprimeurs héritiers d'Aldo Manuce.
Toujours est-il que sa propriété lyonnaise, sur la colline de Fourvière, portait le nom d'Angélique et que son académie constituée par de nombreux amis éclairés s'appelait également l'angélique, que les participants étaient eux-mêmes les "angéliques" et que toutes les maisons de la propriétés portaient le nom de "Maison Angélique" (un détail qui ne facilite pas forcément les recherches...).