Dans la Tradition Rosicrucienne, le nombre 108 mérite une attention particulière.
Spencer Lewis évoque des cycles de 108 ans pour les résurgences rosicruciennes ce qui suggère qu'après 108 ans d'activité puis 108 de sommeil il se produirait une nouvelle résurgence...
D'ailleurs, lorsqu'un peuple se rapproche de ce moment fatidique certains occultistes tentent de procéder à un rituel de récupération pour mettre leur grappin sur le cycle à venir...
Mais raconter les exploits de ces occultistes au cours des âges ne serait qu'un intéressant éclairage à gauche...
Essayons plutôt de comprendre le fonctionnement de la Lumière avec ce nombre symbolique.
Un curieuse interrogation se produit lorsque Spencer Lewis utilisait la formulation "cycle de 108 ans" alors que le cycle complet devrait logiquement être le double soit 216 ans.
Est-ce sans doute parce que seule la période de 108 ans d'activité est visible?
Est-ce parce que l'ouvreur de résurgence reçoit traditionnellement un mystérieux chapelet de 108 grains? (Le moteur de recherche du Bistrot fournit quelques informations intéressantes comme le "shashat" des égyptiens ou le "chapelet de la colonelle"...).
Le dessin ci-dessus évoque l'idée qu'un chapelet pourrait dessiner le "O" et le "+" et représenter pour certains un symbole de reconnaissance rosicrucienne. Chacun imagine le subtil dialogue entre un "initié" et le porteur du chapelet:
-"Il ne doit vous manquer tout au plus que quelques dizaines de grains..."
-"Mais je compte bien sur vous mon cher Frater pour me les fournir..."
Relevons au passage ce terme de "grain", toujours utilisé pour un chapelet, qu'on "égraine" en consacrant un peu d'attention à chacune des graines que nous pourrions considérer comme des paramètres osiriens... Souvenons-nous que le sarcophage d'Osiris est une graine...
Mais remarquons tout d'abord que le nombre 108 donne 9 par "addition théosophique" (1+0+8=9) ce qui suggère que 108 va exprimer une certaine particularité du 9 (108 étant 12 fois 9). Le 9 étant toujours symboliquement relié au cercle, "celui qui n'a ni commencement ni fin" et qui exprime l'émanation de son centre (on pense par exemple à une onde circulaire qui se déplace sur la surface d'un lac).
Mais ce n'est pas tout...
108 est un nombre important dans la culture indienne, il existe d'ailleurs un texte ancien, le Surya Siddantha, (सूर्य सिद्धांत on prononce souya sidant ou soory sidant, soory étant le soleil et sidant la théorie). Nous pourrions traduire par "théorie du soleil" ou "science du soleil".
Il précise:
"La distance entre le soleil et la terre est de 108 fois le diamètre du soleil,
"le diamètre du soleil est de 108 fois le diamètre de la terre,
"la distance entre la terre et la lune est de 108 fois le diamètre de la lune,
"le système humain est également en phase avec cela."
Il ajoute que la lumière pour nous parvenir traverse 108 épaisseurs qui se traduisent par "108 faiblesses", les "komjulioun" (कमजोरियों ).
Le bouddhisme n'a t-il pas récupéré ces "komjulioun" en les nommant les "108 péchés de bouddha"? Il explique qu'il existe 6 sens (en rajoutant l'intuition) et 6 déviances fondamentales (les divines, celles des divinités belliqueuses, celles des humains, celles des animaux, celles des entités faméliques, et enfin celles des entités infernales) et comme il y a 3 temps (passé présent futur) cela fait 6x6x3=108. (CQFD!)