Certains sujets traditionnels ont été tellement récupérés et déformés ci et là qu'il faudrait presque s'excuser de les aborder...
Parmi ces sujets, il y a bien sûr le Rosicrucianisme et il y a aussi "l'Ordre de Melchisedeq".
Des messages du Bistrot ont évoqué l'idée que Melchisedeq et Imhotep n'était qu'une seule même incarnation et d'autres messages ont proposé l'idée qu'il s'agissait dans d'autres incarnations de Koutoumi, de Pythagore ou de Zoroastre...
Mais aujourd'hui, il ne s'agit pas de cette personnalité mais de celle d'un Maître proche d'Imhotep auquel se rattache le symbole ci-dessus.
Nous reconnaissons déjà, dans ce hiéroglyphe qui se lit "KEPET", les petites mains au bout des bras qui ne manquèrent pas d'inspirer Akhenaton et le fameux "grip" perpétué dans l'initiation lewissienne.
Ces deux bras baissés ont vocation à étreindre les étudiants zélés qui se rendent digne d'accéder à "l'Ordre de Melchisedeq"...
Le pilon au centre existe indépendamment et se lit "KEM". C'est le serviteur, le prêtre, et il est souvent accompagné du symbole Neter et prend alors le sens de "serviteur divin" ou de "serviteur d'un Neter". "KEM" combiné avec "KEPET" ne rend pas nécessaire l'ajour du symbole Neter.
C'est en quelque sorte le Maître qui accueille les admis.
Très humble il se définit lui-même comme un modeste serviteur de Seth... Mais ce n'est pas du tout un "homme de Seth" (un homme commun), c'est un véritable Maître.
Il évoque simplement la Divinité Seth dans le rôle de Gardien Extérieur du Temple. Seth teste ceux qui veulent entrer, tandis que le Maître se laisse apparaître modestement comme un auxiliaire qui prend en charge les admis.
25 siècles plus tard, ce Maître Cosmique sera confondu avec un ange qu'il n'est pas... Il ne fait pas partie des "72 ouatou" de la tradition héliopolitaine que les Kabbalistes juifs connaissent sous la forme des 72 anges du Semamphorash. Chacun d'eux exprime, par un nom divin, une approche du "dieu unique" mais sans parvenir à le définir dans son intégralité, de la même manière qu'aucun des "ouatou" n'avait la "taille" d'Osiris pour occuper son sarcophage.
Toujours est-il que celui qui accueille les initiés d'Imhotep/Melchisedeq n'a rien à voir avec un ange.
C'est dans un écrit gnostique, le Codex 9 (référence 5, 18-20) du Nag Hammadi, que "l'ange" est désigné sous le nom de Gamaliel et il déclare: "J'ai été envoyé pour enlever l'église des fils de Seth".
"Enlever" correspond à notre hiéroglyphe aux petites mains et signifie naturellement "élever" mais la dénomination de "fils de Seth" mérite un nouveau décodage...
L'Hénothéisme héliopolitain était un polythéisme avec un dieu principiel, Atoum, exprimant ses fonctions par une ennéade de 9 dieux, mais 2500 ans plus tard le monothéisme ne parvenait que difficilement à intégrer le rôle, pourtant essentiel, de Seth...
Ainsi, lorsque Seth écarte Apophis, le mal, Seth est considéré comme le bon, mais lorsque Seth fait enfermer Osiris dans un sarcophage, ou le partitionne en quelques morceaux, il est considéré comme le méchant et dans une approche raccourcie, Seth devient Satan et les grecs en firent Typhon, un souffle fumeux et malfaisant...
Dans la Bible, Caïn joue le rôle du mauvais Seth lequel tue Abel qui joue le rôle d'Osiris. Après quoi il faudra un 3e fils, un bon Seth, digne de s'appeler effectivement Seth, pour arranger le coup. Mais le monothéisme chrétien ne divinise pas Seth et en fait une variété de mortel qui vécut 912 ans...
Dans la mouvance gnostique Seth était le bon et chacun était fier de se considérer comme un "enfants de Seth".
Quant au Gamaliel de l'époque d'Imhotep/Melchisedeq, il n'a évidemment rien à voir avec Raban Gamaliel dit l'Ancien qui vécut au 1er de notre ère ni avec Siméon ben Gamaliel son petit fils...