En poursuivant quelques recherches sur le travail de Spencer Lewis pour la résurgence de 1908 qui prit en 1915 le nom d'Ancien et Mystique Ordre de la Rosae Crucis de l'Amérique du Nord, nous ne manquons pas de découvrir que Spencer Lewis, lequel n'était pas Maître Maçon lui-même (il n'a jamais insisté après avoir été blackboulé à la suite des agissements d'un nommé Sanders), s'était souvent entouré de francs maçons et ceci au point de publier officiellement en 1931 (dans le fameux Liber 333), la phrase suivante:
"While AMORC in all lands operates as a fraternity, it has no direct relationship with any other fraternity or brotherhood. Although there is a Rosicrucian (Rose Croix) degree in Freemasonry, named in honor of the antiquity of the Rosicrucian fraternity, there is no connection between the Rosicrucian Brotherhood and Freemasonry, except that the principal officers of AMORC in all sections of each Jurisdiction are Freemasons."
Cette phrase précise clairement l'indépendance de l'AMORC de Spencer Lewis de la Franc-Maçonnerie, mais la dernière partie de la phrase n'avait jamais été encore traduite en français:
"excepté cette chose là, que les principaux officiers de l'Amorc dans toutes les sections de chaque juridiction sont des francs-maçons".
C'est un détail intéressant pour les rosicruciens français qui imaginent généralement tout à fait l'inverse!
Il convenait de recouper cette affirmation en examinant le document, beaucoup plus ancien, en tête de ce message.
Ce document date de 1917, il a été d'abord tapé à la machine avant une convention qui s'est tenue à Pittsburg.
A la fin de la réunion les responsables présents ont signé comme cela se fait généralement.
Voici la traduction du texte du début qui nous révèle un détail de première importance:
""A TOUS CEUX QUE CELA PEUT CONCERNER
Nous signataires, comme membres de l'Ancien et Mystique Ordre de la Rosae Crucis de l'Amérique du Nord n'avons rien trouvé dans les enseignements et rituels de l'ordre susmentionné qui entre en conflit avec les enseignements et rituels de toute ordre ou organisation avec laquelle nous sommes affiliés.
Comme nous avons reçu, à partir des enseignements de l'ordre susmentionné l'information que le meilleur pour notre connaissance et nos croyances ne peut être obtenu que dans l'Amorc et en ayant connaissance de son caractère transcendant de ses principes patriotiques et humanitaires, c'est ainsi que signifions cette expression de notre appréciation de l'ordre.""
En clair, ce que transmettait l'Amorc de Lewis (autant enseignement que rituels et initiations) était totalement inconnu et inédit des signataires de ce document.
Or les signataires de ce document étaient pour la plupart des francs maçons du 32e degré, comme on le voit clairement pour 6 d'entre eux sur la photo.
Nous ne retrouvons pas les noms de l'équipe initiatique d'alors:
- May Storey Williams, Supreme Mater
- Thor Kiimalehto, Grand Maître de New-York (où l'AMORC avait son siège suprême)
- Andrew Barlow, Porte Etendard du Conseil Suprême
- Saidee William Mitchell,Héraut Suprême
- J. Eugène Binimelis,Chapelain Suprême
- Albert B. Brassard, Secrétaire-Général Suprême.
Mais nous remarquons:
(1e horizontal) : Joseph M. Allen, Député Grand Maître de Pennsylvanie
(3e horizontal : L. A. Shoemaker, Grand Maître de Floride
(4e horizontal) : William B. Hodby: Grand Maître de Pennsylvanie et propriétaire d'une boutique de bouquiniste à Pittsburgh. C'était lui le président de la convention.
(5e horizontal) : le Dr Green de la Grande Loge de Pennsylvanie (Député Grand Maître)
(8e horizontal) : Charles H. Soelke, Député Grand Maître de l'Illinois
(9e horizontal) : Reverend Georges R(obert) Chambers Grand Maître de l'Iowa (VanLoo précise qu'il participa à la révision des enseignements de l'AMORC) et c'est lui qui rédigea la préface à "A thousand years of yesterdays"
(1er vertical) Conrad Lindstedt
Le Bistrot remercie chaleureusement tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce message.