""Il souriait. Il ne pouvait pas comprendre ce que je disais, tandis que je me laissais aller rapidement et avec enthousiasme à exprimer l'impression profonde que la peinture m'avait procurée.
Puis à nouveau il a écrit sur le papier: -"Je comprends, j'apprécie."
Puis mettant de côté le papier il m'a donné un papier plus officiel comportant une adresse.
Ses mains me mentionnèrent que je devais y aller - et marcher.
C'est tout ce que j'ai pu comprendre de sa gesticulation.
J'ai regardé l'adresse, il n'y avait que le nom d'un boulevard.
Je devais marcher le long de ce boulevard.
Puis il s'éjecta de lui-même et je fus de nouveau seul.""
Version américaine:
He was smiling. He could not understand what I was saying, and I was going along rapidly, enthusiastically, as I recalled the deep impression the painting had made.
Then he wrote again on the paper: "I understand, I appreciate." Putting the paper away he gave me a piece of paper bearing an address. He motioned with his hands that I was to go there - and walk. That was all I could understand from his gestures. I looked at the address; it was only the name of a boulevard. I was to walk along that boulevard. Then he bowed himself away and I was alone again.
Commentaires:
Le manque d'aisance à communiquer de "Monsieur le Photographe" peut faire songer aux difficultés d'une personne inexpérimentée à communiquer dans l'invisible...
Le mot "boulevard" est en français dans le texte, ce n'est plus l'abréviation "B-l-v'd" du Boulevard St Germain du début, qui pouvait véhiculer l'idée de beloved (bien-aimé), concernant le Grand Maître Saint-Germain. Il convient donc de s'interroger sur le sens traditionnel particulier du mot "Boulevard" qui pourrait évoquer un "passage au dessus d'anciens remparts", c'est un détail à rapprocher du "tivolier" qui signifie le tuileur...
A l'évidence, la personne rencontrée n'a pas d'enseignement à transmettre, mais elle est le vecteur utile pour l'adresse du "boulevard" communiquée sur le second papier...
Si l'on se replace sur le plan physique l'adresse que peut communiquer le photographe est naturellement la sienne déjà imprimée sur le papier dans sa poche et qui peut constituer une clef...
Cela conduit à chercher l'adresse commerciale de Clovis Lassalle, l'incontournable photographe de Toulouse...
La photo suivante issue du Didot-Bottin de 1909 (un document aimablement publié par le CRC) donne une clef...
Et oui, dans le cadre de la Recherche de la Lumière, une "rue de l'Etoile" constitue une indication pour le "boulevard"...
Il est bon de préciser que par raport au soleil qui exprime l'illumination, ou à la lune qui exprime la connexion, si possible avec les mondes supérieurs, une étoile exprime la lumière d'un maître...
Il y a également une connexion directe avec le message de la "vache de Montpellier"...
Le photographe transmettrait donc à son insu le message de la direction à suivre pour trouver le maître...
Enfin une curieuse ambigüité est soulevée par le mot "bowed" dans la dernière phrase.
Pour mémoire, "bow" est un arc. Il y a donc le sens premier de se courber pour saluer et prendre congé. Mais ce n'est pas si simple... En effet, il y a "away" qui attire l'attention sur l'autre sens: l'utilisation de l'arc pour envoyer quelque chose. A cela s'ajoute "himself" qui indique que le photographe s'est, en quelque sorte, "éjecté", comme quelqu'un qui ne serait pas à sa place à un niveau vibratoire trop élevé pour lui...