Ce couteau du musée du Louvre possède une lame en silex et un manche taillé dans l'ivoire d'une canine d'hippopotame.
C'est une pièce très rare achetée au Caire et découverte semble t-il du côté d'Abydos (450km au sud) dans le Djebel el Arak.
Les experts s'accordent pour le dater de 3300 avant JC.
L'arme daterait donc du berceau de l'Egypte Ancienne qui nous concerne généralement.
L'objet correspond à une époque prédynastique que l'on nomme "Nagada 3".
En l'observant, nous constatons qu'il comporte des dessins remarquablement gravés, mais aucune trace d'écriture...
Il semblerait que l'écriture hiéroglyphique soit apparue plus tard, fécondant cette civilisation que ce poignard permet de mieux connaître...
.
Nous nous permettons de reprendre ces représentations dessinées des deux faces du couteau qui montrent bien un pendant entre la domination sur les espèces animales à gauche et le triomphe militaire à droite.
La distinction est claire entre les lions, animaux sauvages, sur lesquels l'homme impose le respect, et les autres animaux, d'une part les herbivores (on reconnait des gazelles) et d'autre part les chiens attachés...
Sur l'autre face, il n'y a pas de différence vestimentaire entre les guerriers qui portent une tenue légère, mais certains (logiquement les égyptiens) ont le crâne rasé. Certains sont faits prisonniers, d'autres massacrés, d'autres enfin sont balancés (dans le Nil ?)...
Nous notons 2 types de bateaux certains à fond plat, pouvant glisser (les égyptiens utilisaient peut-être déjà des glissières à bateaux) et d'autres à fond incurvé destinés à supporter le courant et portant à la proue des têtes d'animaux, témoignant d'un culte de divinités protectrices.