Le Benou exprime la résurrection d'Osiris sous la forme d'Horus.
Il est logique de choisir un oiseau migrateur pour exprimer un retour cyclique.
Les égyptiens retenaient le héron cendré aujourd'hui disparu "ardea bennuides", littéralement le "héron benou".
Mais d'autres oiseaux, peuvent exprimer autrement le même symbole: la bergeronnette, le phénix, le verdier...
Le Benou, ci-dessus porte la coiffe osirienne (couronne blanche Atef avec 2 plumes d'autruche).
Nous lisons facilement la jambe "B", les ondulations du "N" et le pot de "Nou". le "Benou" étant confirmé par le déterminatif du héron cendré.
Outre la phonétique des hiéroglyphes, nous apprécions le sens assez parlant de jambe indiquant l'idée de venir et des vibrations du petit pot de "Nou" qui accompagnent la résurrection, la résurgence.
Les rosicruciens reconnaîtront l'analogie avec l'ouverture du tombeau de Rosenkreutz.
Parfois le voyage solaire du Benou se retrouve représenté par une barque.
A Héliopolis, c'est le retour du Benou qui était attendu astralement sur l'arbre sacré Ished, traditionnellement gardé par les Miou-au, représentés par un Grand Chat sethien et quelques divinités qui veillaient à absorber les miasmes ténébreux qui pouvaient être tentés de polluer l'héritage traditionnel...
Sur le plan terrestre, c'est le pyramidion en or au sommet de la pierre sacrée d'Héliopolis, le "ben-ben" qui accueillait le Benou.
Nous lisons bien "B","N","B","N" avec pour déterminatif le pyramidion.
La résurrection osirienne se retrouvera chez les chrétiens avec le miracle de la résurrection de Lazare qui revient à la vie (El Azar étant une prononciation issue de Ousir= Osiris).
C'est ce qui fait identifier dans ce processus divin, "Lazare, Osiris ou... Rosenkreutz"...
Mais il est tentant d'identifier Rosenkreutz à la personne bien incarnée qui ouvre une résurgence comme l'ont fait Francis Bacon au 17ème siècle, voire Pythagore ou Jean Baptiste quelques siècles plus tôt...
Et le mythe se retrouve en occident avec le Phénix médiéval qui renait cycliquement de ses cendres.
Mais il est amusant de constater que pour l'égyptien moyen, insensible aux cycles de la tradition, l'arrivée cyclique du benou et la pierre sacrée d'Héliopolis avaient une connotation sexuelle...
Ainsi, les verbes engendrer, bander, dégorger, gicler (y compris dans le sens de refouler) se disaient "bnn" et s'écrivaient ainsi avec un déterminatif assez parlant.
Nous devinons une origine du mot "pénis" dans le français contemporain, mais pour les égyptiens le terme "bnn" servait à évoquer des boulettes, des perles, ou des dattes...
Dans la transmission égyptienne dans le monde grec, l'Omphallos de Delphes (la pierre glandeuse ci-dessous) se rattache naturellement à la pierre sacrée d'Héliopolis.
Selon la tradition, Zeus aurait lâché deux aigles des points extrêmes oriental et occidental du monde et au point central où les deux aigles se seraient rencontrés, Zeus aurait laissé tomber l'omphalos marquant naturellement le "nombril du monde". L'omphalos serait donc une météorite...
En grec, le ben-ben est devenu ὀϐελίσκος (obeliskos), c'est à dire une brochette pour le barbecue...
Dans tout le bassin méditerranéen, nous retrouvons des "bétyles", des pierres sacrées "tombées du ciel" suggérant, à une certaine époque, la proximité d'inités ou d'êtres avancés, parfois une pythie, un temple initiatique, une école de Mystère, bref une "maison dieu", "Beth-el" en hébreu.
L'omphalos de Delphes devait être surmonté de deux aigles d'or qui se sont envolés depuis... Mais on voit clairement sur la pierre un filet gravé.
Il exprime une croyance qui emprisonne en agissant sous la forme d'un egregore qui tient à distance la Connaissance...
Les grecs devaient l'interpréter comme le destin, mais c'est naturellement un filet illusoire dont les rosicruciens s'amusent à défaire les mailles...