Le fameux "chercheur sincère" qui se sent attiré par la Rose+Croix va se trouver constamment perturbé, tout au long de son cheminement, par des influences diverses et pittoresques qui chercheront malicieusement à le détourner de sa sincérité en suggérant un autre idéal, une autre tradition, voire une autre inspiration que celle de son cœur...
Sans s'abaisser à relever les tentatives grossières qui tentent de substituer au cheminement rosicrucien une formation de mage noir, (et oui cela existe aussi!) le bistrot va révéler le secret de Polichinelle de certains exemples bien connus du passé.
Au 18ème siècle, par exemple, un mage au fort charisme, Martines de Pascually interprétait l'idéal rosicrucien de l'épanouissement de l'Etre comme celui de la "Réintégration en Dieu". Dans son ordre des "Elus-Coens de l'Univers" le grade le plus élevé était était celui de "Maître Réaux-Croix"... Contrefaçon? Non, bien au contraire!
Un de ses élèves, Jean Baptiste Villermoz fut l'auteur de nombreux rituels maçoniques et martinistes. C'est lui qui a créé le "18ème degré de Chevalier Rose Croix" commémorant un rosicrucianisme lié à une approche ésotérique du christianisme...
Il y eut aussi Adam Weishaupt qui affectionnait l'idéal des Illuminatis Rosicruciens au point de créer une secte ambitionnant de diriger le monde...
N'oublions pas le Marquis de Gaïta qui reprendra à sa façon la "réintégration" mais la jugeant trop passive à son goût il fera la promo d'une "réintégration active" prétexte à charger la Rose+Croix de kabbale hébraïque...
Cette brèche fut réactivée au 20ème siècle par Robert Ambelain qui faisait découler la Rose+Croix de "Rozen-Koroz" signifiant en yiddish "héraut du secret" afin de promouvoir un courant occultiste et théurgique...
La liste pourrait s'étendre à des milliers d'exemples, mais ces fondamentaux ne permettent-ils pas, déjà, en les combinant, de créer des nouvelles sectes rosicruciennes clefs en main?