Un jour le pharaon voulut tester un taureau puissant et combatif face à l'aurochs héliopolitain, l'incarnation du Merour...
L'aurochs est une espèce disparue de bovidé dont le dernier s'est éteint en Pologne au 17e siècle.
Par rapport aux espèces tauriennes actuelles, l'aurochs devait avoir un poil court mais légèrement laineux et une robe noire avec des reflets roux qui variaient selon l'heure de la journée.
Tout le long de son échine, une bande claire s'étendait chez les jeunes individus mâles et femelles.
A l'âge adulte, cette bande disparaissait ou devenait beaucoup moins visible.
Comme elle s'achevait vers l'avant sur le front de l'animal, parfois elle perdurait sous la forme d'un triangle plus clair...
Et les aurochs d'Héliopolis avaient cette particularité de conserver à l'age adulte, sur leur front, un triangle blanc pointant vers le bas, tel un magnifique signe cosmique.
L'envergure des cornes faisait environ un mètre et elles montaient beaucoup plus haut que celles des taureaux actuels.
Alors que les cornes des autres taureaux dessinaient un croissant de lune, celles de l'aurochs héliopolitain en forme de lyre semblaient destinées à laisser passer le soleil entre elles.
Les deux animaux s'observèrent, mais rapidement le taureau prit son élan et fonça tête baissée vers l'aurochs immobile.
L'aurochs allait être transpercé, mais une racine de mandragore intervint...
Il faut savoir que les racines de mandragores sont réputées tellement profondes qu'un homme qui s'emploierait à les déterrer deviendrait fou, il est donc conseillé d'y attacher préalablement un chien, déjà un peu fou, durant quelques temps...
Toujours est-il que la patte avant gauche du taureau se prit dans la mandragore et, malgré toute la puissance développée par l'animal, la mandragore résista et le taureau tomba assommé.
L'aurochs n'eut plus qu'à planter ses cornes dans le flanc du taureau pour mettre fin au combat.