-"Il va de soi qu'il ne faut plus mentionner la reine Tia", conclut définitivement celui qui présidait. Mais reviens, je te prie, Arthur à la monographie, celle qui commence à suggérer des "enseignements secrets" pour les cercles intérieurs.
Ce n'était plus une simple feuille, mais une petite liasse agrafée que le secrétaire choisit dans son dossier et dont il entreprit la lecture:
- "Je n‘ai pas besoin de vous dire, que, pratiquement, toutes les données qui vous seront présentées dans ce Degré, sont déjà depuis de nombreuses années en ma possession et qu‘elles me sont donc accessibles d'une manière tout à fait personnelle pour mon étude privée et mon propre avancement spirituel.
"Il est inutile aussi que je précise qu'elles ont été pour moi une aide incalculable, illimitée, non seulement en regard de mes études et de mon développement personnel (je demeure un étudiant comme tout Rosicrucien doit l'être), mais aussi pour assister les membres dans leurs problèmes personnels, en utilisant et en démontrant des lois et des principes, qui ne leur avaient pas été enseignés, et, enfin, pour protéger notre organisation contre les attaques, les critiques et les complots ·de beaucoup de personnes et groupes de personnes qui ont cherché à nuire à notre Ordre et à anéantir sa puissance.
"Ayant donc ces données en ma possession, et connaissant les appels et les sollicitations de centaines de membres très dignes qui cherchaient - et cherchent encore - ces données, je me trouvais placé dans une position difficile, mais je me sentais aussi pénétré de l'espoir et du désir de parvenir à réaliser pleinement les conditions dans lesquelles - et en raison desquelles - il me serait permis de transmettre aux chercheurs véritables ce qu'ils avaient jusque là tenté en vain de découvrir.
"La tentation fut très grande d'oublier les limitations et les conditions que
requiert l'enseignement des principes du dixième Degré."
Le vieil ami, à droite du président glissa un petit commentaire...
- "Je crois qu'il n'est pas indispensable de confier aux membres tous ces états d'âme de notre bien aimé fondateur qui peuvent susciter trop de questionnements et des doutes."
Le président approuva silencieusement et le secrétaire poursuivit:
"Ces personnes, sans conscience et sans scrupules, n'ont point manqué de souligner, dans leurs écrits, le silence de notre Ordre au sujet des véritables enseignements tibétains et elles ont dit, aussi bien au public qu'en privé:
"Si l'Ordre en Amérique et ailleurs, possède, aussi, les enseignements promulgués au Tibet, ou ceux d'autres Maîtres orientaux, pourquoi ne les publie-t-il pas et ne les donne-t-il pas à ses étudiants?
"N'ayant pas le droit de répondre à ces provocations, j'ai dû me résigner à ne rien dire de plus que ce qui est indiqué dans la dernière partie de notre Manuel Rosicrucien.
"Je devais rester silencieux et voir beaucoup de nos membres s'égarer du droit chemin vers les sentiers détournés de la spéculation et des instructions erronées, ceci en dépit des articles que je préparais avec prudence et avec beaucoup de soin pour conseiller à nos membres avancés d'attendre et de croire que notre Ordre avait des raisons supérieures pour rester silencieux."
- "Oui, je pense qu'à présent, il faut écarter tout cela et présenter davantage ce degré non plus comme une rupture, mais simplement comme la suite naturelle et progressive des précédents", conclut le président.