Les secrets ésotériques se défendent tous seuls: le chercheur n'accède à la connaissance que dans la mesure où il est prêt... sinon, il passe simplement à côté d'en enseignement qui n'existe pas pour lui.
L'art consiste donc à s'adresser à la fois à plusieurs niveaux de compréhension: les "degrés".
Il y a, par exemple, le degré de celui qui commence à ressentir et le degré de celui qui peut tirer profit d'un enseignement plus conséquent.
Ecoutons Louis-Claude de Saint Martin raconter tout cela à sa manière et avec sa sensibilité:
""Autrefois je n'aimais pas me promener dans les promenades publiques tant je craignais que tout le monde ne me regarde.
A présent, je crois au contraire que personne ne me regarde, c'est ce qui fait que je m'y promène plus hardiment.
J’ai changé également de manière d'être dans la communication de mes idées; autrefois je craignais d'en dire toujours trop; à présent je sens que l'on peut dire tout.
Il est vrai que je songe cependant encore quelquefois aux mesures de la prudence, et à l'observation des degrés pour ceux qui écoutent. Mais je suis sur cela beaucoup moins difficile que par le passé, et je sens qu'il faut donner aux hommes pour les nourrir, et pour leur faire naître le goût.""